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Copies, contrefaçons et imitations de mobilier design, distinguez le faux du vrai
Table des matières
- Quels sont les modèles de meubles les plus copiés au monde?
- Fauteuil Barcelona de Ludwig Mies van der Rohe, 1929 (Knoll)
- Fauteuil LC2 de Le Corbusier, 1920 (Cassina)
- Chaise Wishbonne de Hans J. Wegner, 1950 (Carl Hansen & Søn)
- Chaise Eames DSW de Charles et Ray Eames, 1950 (Vitra)
- Chaise et pouf Eames Lounge Chair & Ottoman de Charles et Ray Eames, 1956 (réalisation Miller Knoll et Vitra)
- Chaise Egg de Arne Jakobsen, 1958 (réalisation par Fritz Hansen)
- Chaise Tolix de Xavier Pauchard, 1934 (Tolix)
- Table basse de Isamu Noguchi, 1934 (production par Vitra)
- Chaise SPIN de Martin Ballendat, un design contemporain déjà copié massivement
- Mythes et réalités dans la protection des droits d’auteur d’un designer de meubles
- Quels sont les différents types de « faux » meubles que vous pourrez rencontrer dans le commerce de mobilier ?
- Quels sont les avantages d’acheter un meuble design authentique ?
- 1) L’histoire du meuble et de son auteur
- 2) Une qualité sans failles
- 3) Une action positive pour l’avenir du design
- 4) Une protection accrue contre les risques d’accident et les dangers pour votre santé
- 5) Possibilité d’avoir un service après-vente et de réparation compétent
- 6) Réduisez l’impact environnemental de la “fast-furniture”
- 7) Valeur de revente d’un meuble original
- 8) Intégration des processus d’approvisionnement, de fabrication et de logistique dans une logique d’économie circulaire
- Quels sont les dangers d’acheter un “faux” meuble (copie, imitation, contrefaçon, etc.) ?
- 1) Une qualité douteuse
- 2) Une durée de vie courte et prévisible
- 3) Les dangers inhérents à tous les meubles à bas prix
- 4) Toxicité des matériaux
- 5) Cuir tanné au chrome
- 6) Des réseaux de production peu respectueux de leurs travailleurs
- 7) Impact négatif sur la créativité et le design en général
- 8) Impact négatif chez les acteurs légitimes de la vente de mobilier authentique
- 9) Acheter une copie d’un meuble design est un mauvais investissement
- 10 astuces pour reconnaître une copie, contrefaçon ou imitation d’un meuble design
- 1) Le prix d’un meuble design authentique
- 2) Attention aux démarques et aux remises irrésistibles
- 3) Les étiquettes et autres inscriptions sur le meuble
- 4) La réputation du revendeur
- 5) Le lieu où se trouve la plateforme de vente
- 6) L’origine du produit, le lieu de fabrication
- 7) Examinez avec soin chaque détail du meuble que vous envisagez d’acheter
- 8) Examinez la qualité des matériaux
- 9) Après le corps, examinez ses pieds
- 10) Vérifiez les dimensions et les proportions
- Acheter des meubles originaux, un pari pour l’avenir du design
Dans le domaine du mobilier design et plus particulièrement celui des œuvres de grands créateurs qui sont devenues des icônes intemporelles du design parfois appelés des « classique du design », les pièges et les faux « vrais » sont nombreux.
Distinguer le faux du vrai lors de l’achat d’un meuble design n’est pas la préoccupation première de tout acheteur. Très souvent, l’acheteur souhaite (consciemment ou inconsciemment) se procurer une imitation en raison de son budget mais certains consommateurs achètent avec discernement et exigence, voulant une pièce originale et authentique.
Est-ce que vous vous contenteriez d’une imitation, d’une copie, d’une reproduction ou d’une contrefaçon d’un meuble design iconique ou rechercheriez-vous plutôt une œuvre originale avec toutes les garanties d’un éditeur et d’une fabrication haut de gamme ?
L’inspiration pour cet article provient d’une demande récente d’une personne pensant avoir chez elle le même fauteuil SPIN que nous proposons. Son fauteuil était cassé, nous l’avons examiné à travers un échange au téléphone et via la transmission de photos… il s’est avéré que son fauteuil était une copie de notre fauteuil SPIN du designer allemand Martin Ballendat, le sien étant réalisé en Inde alors que le produit authentique est réalisé en Autriche.
Quels sont les modèles de meubles les plus copiés au monde?
Les articles à ce sujet (vrai ou faux meuble design) visibles sur le net prennent quasi exclusivement l’exemple d’icones du design qui sont les modèles les plus copiés à travers le monde.
Voici une liste des chaises et de fauteuils de designers connus qui sont les modèles les plus copiés au monde avec, entre parenthèses, le nom de l’éditeur ou du fabricant réalisant des reproductions autorisées et officielles. Vous verrez que ces modèles datent tous d’entre 1920 et 1958.
Fauteuil Barcelona de Ludwig Mies van der Rohe, 1929 (Knoll)
Fauteuil LC2 de Le Corbusier, 1920 (Cassina)
Chaise Wishbonne de Hans J. Wegner, 1950 (Carl Hansen & Søn)
Chaise Eames DSW de Charles et Ray Eames, 1950 (Vitra)
Chaise et pouf Eames Lounge Chair & Ottoman de Charles et Ray Eames, 1956 (réalisation Miller Knoll et Vitra)
Chaise Egg de Arne Jakobsen, 1958 (réalisation par Fritz Hansen)
Chaise Tolix de Xavier Pauchard, 1934 (Tolix)
Table basse de Isamu Noguchi, 1934 (production par Vitra)
Chaise SPIN de Martin Ballendat, un design contemporain déjà copié massivement
Afin d’apporter une perspective nouvelle à ce débat nous allons illustrer cet article en grande partie avec les copies et imitations de nos chaises et fauteuils SPIN de Martin Ballendat. Les formes uniques du modèle SPIN captivent l’attention des internautes aimant les designs différenciants et les fabricants sans scrupules ont très vite compris l’intérêt de la reproduire et la commercialiser.
Mythes et réalités dans la protection des droits d’auteur d’un designer de meubles
Un mythe dans l’industrie du meuble: la règle des 30%
A travers nos quinze années d’expérience dans l’achat et la fabrication de mobilier haut de gamme, nous avons souvent été amenés à entendre des professionnels du meuble évoquer la fameuse règle des 30%. D’après cette norme régissant la propriété intellectuelle et les droits d’auteur relatifs à une œuvre, il suffirait de modifier un meuble de 30% ou plus par rapport aux caractéristiques du modèle original. Les fabricants de mobilier asiatiques répètent inlassablement cette règle comme un fait établi, juridiquement valide et avec une jurisprudence existante.
Cette règle des 30% est un mythe et n’existe pas dans la réalité. Un fabricant qui apporterait de légères modifications à un meuble afin de le modifier une petite partie de ces caractéristiques ne pourrait pas obtenir un meuble nouveau et différenciant qui respecterait les droits d’auteur du meuble original.
Le cadre légal en matière copies non autorisées de mobilier
En juillet 2016, aussi bien l’Union Européenne et le Royaume-Uni ont fait évoluer leurs législation relative aux droits d’auteur. Désormais, il faut attendre 70 ans après le décès du créateur et designer d’un meuble avant de pouvoir produire et commercialiser des reproductions non officielles de ce meuble. Cette réglementation visait avant tout les copies “exactes” et non pas les “imitations” ou “inspirations”.
Déroulement d’une procédure juridique pour atteinte aux droits d’auteur et reproduction non autorisée
Le déroulement de la procédure au Tribunal de grande instance de La Haye du 14 août 2015, lors d’une audience relative à une copie illégale d’un meuble, est très révélateur sur ce qui est important pour un Juge.
Au cours de la procédure, le juge comparera le design original avec le meuble contrefait. Le juge vérifiera si le mobilier crée la même impression globale.
Les acheteurs peuvent-ils voir la différence entre les meubles ? Les différences sont-elles si grandes qu’elles influencent la décision d’achat ?
Pour répondre à ces questions, le juge examinera différentes caractéristiques comme la taille, les matériaux utilisés et les couleurs des meubles.
Le produit contrefait crée-t-il la même impression que le dessin ou modèle ? Si tel est le cas, il s’agit alors d’une infraction. Le propriétaire du design est donc justifié dans sa démarche. Le meuble contrefait devra être retiré du marché.
La défense du copieur plaidera son cas en invoquant comme moyen de défense l’invalidité du droit sur le dessin ou modèle. Pour ce faire, les avocats du copieur tenteront de faire valoir que le dessin ou modèle du plaignant n’est pas nouveau et n’a pas de caractère individuel. Le design du modèle ne serait pas assez créatif et s’intégrerait dans le design des meubles déjà existants sur le marché. Le plaignant ne pourrait donc faire valoir des droits d’auteur sur son design peu différenciant…
Le tribunal devra évaluer les arguments de la défense du copieur. Pour ce faire, le tribunal se penchera sur ce qu’on appelle le « patrimoine du design ». Le patrimoine du design est la conception et le design de tous les meubles existants. Le juge examinera donc si l’impression du design du plaignant diffère de l’impression générale que procure le mobilier existant. Le juge répondra aux questions suivantes :
En quoi le modèle diffère-t-il des autres meubles déjà présents sur le marché ?
Dans quelle mesure quelque chose de nouveau est-il conçu ?
Si le tribunal estime que le design est nouveau et présente un caractère individuel, le meuble est protégé par le droit du design et l’accusé a violé ses droit d’auteur.
Quels sont les différents types de « faux » meubles que vous pourrez rencontrer dans le commerce de mobilier ?
Une copie d’un meuble design
Une copie d’un meuble design est généralement un meuble réalisé afin de refléter de la manière la plus fidèle possible un meuble d’un designer connu ou un meuble qui captive l’attention des consommateurs. Destiné à séduire les amateurs de design dont la question du prix dépasse l’importance de la dimension “authenticité”, ce type de meuble est réalisé avec des moyens moins sophistiqués et des composants et des matériaux de mauvaise qualité.
Une imitation d’un meuble design
Une imitation d’un meuble design est également une version tendant à reproduire l’aspect visuel d’un meuble au design connu et plébiscité par les amateurs de design. Dans un meuble imitant une œuvre connue, certaines différences sont considérées comme acceptables et peuvent refléter une part d’interprétation libre de l’imitateur ou dérivent tout simplement de leur incapacité à maîtriser certaines étapes de la production qui s’avèrent trop complexes pour une production bas de gamme d’une meuble qui n’est qu’une pâle imitation d’un meuble original.
Une contrefaçon d’un meuble design
Une contrefaçon d’un meuble design correspond à une démarche bien plus pernicieuse puisqu’il s’agit de reproduire tous les aspects d’un meuble design authentique (étiquettes, signature, marques distinctives de l’auteur et/ou de l’éditeur) afin de tromper l’acheteur en lui faisant penser qu’il achète véritablement une œuvre originale ou une reproduction officielle autorisée par les détenteurs des droits intellectuels.
Un faux meuble design
Il existe également la possibilité de rencontrer un faux meuble design, dans ce cas, c’est un meuble réalisé dans l’esprit et le style artistique d’un designer connu, sans tenter de reproduire une œuvre existante, toute en le faisant passer comme une de ses œuvres en y associant son nom et autres caractéristiques communes à ses autres réalisations.
Quels sont les avantages d’acheter un meuble design authentique ?
1) L’histoire du meuble et de son auteur
Chaque meuble design original a une histoire et reflète le parcours créatif de son auteur. En acquérant un meuble au design authentique et fabriqué par un fabricant ayant les droits de reproduction, vous vous assurerez le plaisir incomparable au quotidien que procure une œuvre originale. Outre sa silhouette, sa présence et sa qualité, l’essence, l’histoire et la personnalité de l’auteur émaneront de cette œuvre originale.
2) Une qualité sans failles
Réalisées avec les meilleurs composants et conçus pour durer, la qualité d’un meuble design s’élève au premier rang des meubles haut de gamme authentiques et laisse les pâles imitations aux adeptes du “fast-furniture“, les copies bas de gamme, et les malfaçons qu’elles comportent, étant destinées à engorger sous peu les déchetteries saturées en France et ailleurs.
Un meuble authentique réalisé par un fabricant haut de gamme présentera une qualité d’exécution et de finition incomparables et très souvent hors de portée de la grande majorité des copieurs de mobilier. Cette vidéo de la fabrication en Italie de la table Butterfly du design studio Nucleo + est très parlante:
L’appât de faire des économies substantielles lors de l’ameublement d’un restaurant mène souvent les prescripteurs (propriétaire, directeur des achats, décorateur, etc.) à faire des choix qui se paieront inévitablement tôt ou tard. Choisir une copie non officielle comme chaise de restaurant vous mènera vers une détérioration rapide et visible de votre parc de chaises. Nombreux sont les établissements “haut de gamme” que nous avons visité et qui se sont équipés de mobilier d’imitation avec une détérioration visible donnant une piètre impression à leurs clients.
3) Une action positive pour l’avenir du design
Favorisez et contribuez au design original et aux pratiques commerciales honnêtes
Les auteurs seront rémunérés et les nouvelles vocations seront plus nombreuses si le marché du mobilier authentique reste désirable pour les consommateurs et cela se traduit par un commerce légitime et respectueux des droits d’auteur.
En achetant des pièces authentiques vous permettez aux éditeurs et aux fabricants d’avoir un retour sur investissement sur les innovations et la fabrication de designs nouveaux et audacieux par crainte de copies et de mauvais rendements financiers.
4) Une protection accrue contre les risques d’accident et les dangers pour votre santé
La fabrication de mobilier design original implique des choix de composants et de matériaux qui ne sont pas guidés par l’appât du gain rapide mais par la volonté de créer un meuble de grande valeur. On peut donc exiger tous les avantages en termes de sécurité et de non toxicité d’un meuble de grande qualité.
5) Possibilité d’avoir un service après-vente et de réparation compétent
Alors qu’il est de très bonne qualité, un meuble authentique peut subir des détériorations (griffes de chat, liquides versés malencontreusement, etc.). Trouver le composant qu’il vous faut ou faire réparer votre meuble dépendra du sérieux du revendeur et du fabricant. Lorsqu’il s’agit d’un meuble authentique acheté auprès d’un revendeur officiel, cela ne devrait pas être un soucis. Dans le cas d’un meuble copié et produit en masse, vous aurez beaucoup de mal à trouver une pièce de remplacement ou obtenir une réparation en usine si le fabricant est un copieur exotique dont le service après-vente est une question qui ne le regarde pas.
6) Réduisez l’impact environnemental de la “fast-furniture”
Sortez de la dynamique fast-furniture et achetez un meuble durable issu d’une économie circulaire. Les fabricants et distributeurs qui sont acteurs de la fast-furniture produisent des collections de meubles successives qui se substituent rapidement les unes aux autres en proposant des meubles qu’il est possible d’acheter de manière impulsive en raison de leur très bas prix. N’étant pas destinés à durer et, l’enthousiasme de leurs acquéreurs se dissipant très rapidement après l’achat, ces meubles pollueront l’environnement tout en saturant les déchetteries.
7) Valeur de revente d’un meuble original
Un meuble authentique n’est pas destiné à polluer les déchetteries après quelques mois, il pourra être revendu et réutilisé. Très souvent, ils sont transmis de génération en génération, comme les bijoux et les oeuvres d’art.
Voyons l’exemple suivant où une chaise Barcelona originale du designer Mies van der Rohe est revendue en 2023 à plusieurs milliers d’euros sur un site spécialisé, malgré des tâches d’usure, des griffes et des rayures visibles et un cuir qui a vieilli gracieusement avec le passage du temps.
La description de la pièce nous mentionne une fabrication dans les années 80:
| Créateur | Ludwig Mies van der Rohe |
|---|---|
| Fabricant | Knoll Inc. / Knoll International |
| Période de conception | 1920 à 1949 |
| Année | |
| Période de production | 1980 à 1989 |
| Marques d’identification | Cette pièce a une marque d’attribution |
| Style | Mid-Century, Classiques du design, Bauhaus |
| État détaillé | Très bon — Cet article vintage/antique ne présente aucun défaut, mais il peut présenter de légères traces d’utilisation. |
| Détails de la restauration et des dommages | Usure légère conforme à l’âge et à l’usage |
| Code produit | JAG-951082 |
| Matériaux | Chromage, Cuir, Acier |
| Couleur | Noir argent |
| Profondeur | 75 cm |
| Hauteur | 76 cm |
| Diamètre | 77 cm |
| Hauteur du siège | 43 cm |
8) Intégration des processus d’approvisionnement, de fabrication et de logistique dans une logique d’économie circulaire
De plus en plus, les fabricants de meubles de prestige reconçoivent l’intégralité de leur processus d’approvisionnement, de fabrication, de distribution et d’emballage afin de rentrer dans la dynamique d’une économie circulaire qui est vitale pour notre planète :
- Réduction des résidus et déchets polluants (matières premières, le produit lui-même et ses emballages)
- Utilisation de matières premières sourcées durablement et provenant de matériaux recyclés
- Fabrication en tenant compte de l’optimisation de l’énergie fournie par des sources durables et propres
- Emballages recyclables réalisés avec des matériaux recyclés
- Un circuit logistique réduisant les pertes inutiles d’énergie
- Un produit final réalisé avec des composants et des matériaux nobles pouvant être ré-utilisés ou recyclés
Quels sont les dangers d’acheter un “faux” meuble (copie, imitation, contrefaçon, etc.) ?
1) Une qualité douteuse
La qualité sera toujours inférieure au meuble original car la motivation principale du fabricant et du revendeur de copies sera toujours le gain financier et cela implique quasi systématiquement des raccourcis et des économies dans le processus de fabrication en termes de matériaux, technologie et conception structurelle, au détriment de la qualité du produit.
Dans les images ci-dessus nous pouvons observer une conception déficiente dans la fabrication d’une imitation de la chaise SPIN. Contrairement à l’original, le fabricant de cette copie a prévu des points d’ancrage du dossier sur une surface inclinée ce qui ne permet pas de répartir correctement la tension produite par l’accoudoir. Les points de fixation où sont placés les vis ne sont pas correctement alignés, le composant métallique (fin et de mauvaise qualité) qui reçoit de manière inégale le poids du dossier a fini par céder rapidement). Le croquis de l’acheteur illustre sa difficulté à trouver une pièce de rechange. Nous avons contacté ce copieur indien afin d’essayer d’aider l’acheteur à obtenir une pièce de rechange…cela s’annonce difficile étant donné qu’à part une page Facebook avec un lien vers un site internet qui n’est plus en ligne, nous n’avons pas d’autres éléments.
2) Une durée de vie courte et prévisible
La durabilité du meuble copié sera certainement inférieure à celle d’un meuble original qui a été produit comme un meuble authentique et haut de gamme. En achetant des meubles copiés à bas prix, le consommateur finit par s’en débarrasser rapidement car soit il s’abîmera rapidement soit il s’en lassera très vite comme c’est le cas avec tous les produits de consommation “rapide” (mode à bas prix, etc.).
Cette énorme rotation de mobilier à bas prix est un symptôme de l’ère de fast-furniture dans laquelle nous vivons et ne correspond certainement pas au concept d’économie circulaire que tous les fabricants de mobilier de prestige implémentent progressivement dans leur logique d’approvisionnement, de production assurant ainsi la recyclabilité de leurs produits qui peuvent devenir en fin de vie, des matières première servant à produire des meubles futurs.
3) Les dangers inhérents à tous les meubles à bas prix
Un meuble bas de gamme (copie ou non) comporte toujours une possibilité d’accident ou de blessure en raison de sa production à bas prix. En effet, les points d’ancrage, la stabilité et l’utilisation de composants solides sont souvent des aspects négligés au détriment de la sécurité de l’utilisateur.
Des statistiques d’Amérique du Nord nous permettront de mieux visualiser les dangers inhérents à l’utilisation d’un meuble qu’il soit original ou une contrefaçon ou une copie bas de gamme. La probabilité d’un accident augmente certainement avec un meuble bas de gamme dont la conception et la fabrication rapide et à bas prix exclut des considérations pour la sécurité des utilisateurs finaux : absence de points d’ancrage, stabilité douteuse et solidité de la structure bancale, dimensions des plateaux de table inadéquates pour la base ou les pieds employés, etc.)
Chaque année, des centaines de consommateurs subissent des blessures dues à des meubles non correctement fixés aux murs ou tout simplement non-fixés au murs, une situation qui affecte particulièrement les enfants.
La Commission américaine de la sécurité des produits de consommation (CPSC), responsable du recensement de ces incidents aux États-Unis, rapporte que plus de la moitié des 33 000 personnes traitées aux urgences chaque année pour des blessures résultant de la chute de meubles sont des enfants. Un enfant sera toujours plus fragile qu’un adulte lors de la chute d’un meuble (étagère, colonne-vitrine, commode, plateau de table, etc.). Entre 2000 et 2015, on déplore le décès de 489 Américains à la suite de tels accidents, dont 411 enfants âgés de 1 mois à 14 ans.
4) Toxicité des matériaux
Un meuble design copié peut être toxique pour votre santé car le danger pour le consommateur final peut provenir également des matériaux inappropriés et toxiques utilisés dans la fabrication d’un faux meuble design :
- peinture au plomb dont des particules volatiles peuvent se dégager et causer de graves dommages sur la santé lorsqu’ils sont inhalés
- colle formaldéhyde, toxique et polluante, utilisée dans la fabrication de meubles bas de gamme avec des composants en MDF
- pthalates ((phtalate de diéthyl-2-hexl) utilisées dans les plastiques pour les assouplir et augmenter leur flexibilité et qui peuvent aussi être présents dans les revêtements en tissu de mobilier bas de gamme. La perturbation endocrinienne causée par les phtalates a été démontrée scientifiquement depuis presqu’une décennie.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié une liste de 31 substances pouvant être émises par les meubles. Ces substances sont classées cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques dont les phtalates, du formaldéhyde, du styrène, du benzène et du dichlorométhane. Il est improbable que des meubles design copiés et réalisés dans une logique de produire au moindre coût, suivent les indications au niveau des matières premières à ne pas utiliser ou concernant l’étiquetage de leurs produits pour en informer les consommateurs finaux.
5) Cuir tanné au chrome
Prenons comme exemple, le cuir utilisé comme revêtement dans la fabrication de mobilier. Le cuir ayant fait l’objet d’un tannage au chrome (plus rapide et moins onéreux qu’un tannage végétal) peut également être un danger pour la santé des consommateurs. Le processus de tannage au chrome, en amont de la production d’un meuble, est extrêmement polluant et nocif pour les travailleurs et l’environnement où sont rejetés les nombreux déchets polluants. C’est la raison pour laquelle la plupart des tanneries utilisant cette méthode sont établies dans des pays avec peu ou pas de réglementation environnementale. Le processus de tannage au chrome entraine la formation de chrome 6 ou chrome hexavalent qui peut comporter des dangers pour la santé du consommateur final car il est cancérigène et peut provoquer des réactions allergiques violentes. Notez qu’aujourd’hui encore le tannage au chrome est tellement répandu qu’il concerne 70 à 80% des cuirs produits à l’échelle mondiale, donc cela inclut pour l’instant un nombre important de fabricants de mobilier haut de gamme. Progressivement, les fabricants de meubles de luxe et de prestige se tournent vers des peaux comportant une écocertification telle que la « Blue Angel » du gouvernement allemand.
6) Des réseaux de production peu respectueux de leurs travailleurs
En achetant une imitation d’un meuble design vous contribuez plus que probablement à un système de fabrication et de commercialisation qui ne veille pas ni aux droits ni aux conditions des travailleurs (enfants, femmes enceintes, environnement et matériaux toxiques comme les colles à bas prix utilisées, etc.).
Acheter un meuble imitant un icône du design à bas prix revient à favoriser directement et personnellement la perpétuation d’un système d’exploitation proche de l’esclavage dans certains cas.
7) Impact négatif sur la créativité et le design en général
La récompense de la créativité et l’amélioration des conditions de vie de l’auteur passent inévitablement par les royalties et autres méthodes de rémunération d’un créateur. Cette rémunération est garantie dans le cadre du circuit commercial officiel de meubles authentiques, contrairement au circuit de copies où l’auteur ne reçoit aucune récompense.
Certains designers peu connus arrivent à réaliser un design d’un meuble qui engrange du succès commercial et de la visibilité car il est devenu tendance. Très vite, les copieurs de meubles repèreront son design et le copieront tant qu’il y aura un intérêt des consommateurs. Sachant le long chemin qu’un designer doit parcourir entre l’étape artistique et la mise éventuelle sur le marché de son œuvre par un éditeur ayant entrepris la fabrication de son prototype, rendre tout ce travail inutile et non rémunéré en raison d’usurpation d’identité et de copies de son mobilier, c’est une réalité très triste qui freinera de manière générale et irréversible la créativité et la vocation de futurs designers.
8) Impact négatif chez les acteurs légitimes de la vente de mobilier authentique
Avec la prolifération de la vente en ligne, les enseignes, petites et grandes, peuvent facilement écouler des copies et des imitations sans craindre des poursuites. Souvent des sites internet sont créés de manière temporaire et dès qu’il fait l’objet de poursuites, le revendeur malhonnête crée un nouveau site pour continuer la même activité.
Pour un revendeur honnête de petite taille proposant du mobilier design authentique il est chronophage et surtout très onéreux de poursuivre des revendeurs proposant à bas prix des copies et des imitations de meubles design.
Deux des plus grands distributeurs de mobilier aux États-Unis, Restoration Hardware et Crate & Barrel, ont été accusé de proposer à leurs clients des copies de meubles design. Étant donné le chiffre d’affaires et les moyens financiers gigantesques de ces enseignes, tenter une procédure contre leur armée d’avocats chevronnés est une démarche risquée et incertaine.
Certaines grandes enseignes très connues ont même eu recours à des meubles contrefaits après avoir étudié les œuvres originales. “Nous avons un jour soumis un devis pour un projet chez Starbucks pour découvrir plus tard qu’ils avaient contrefait notre modèle Sarus Mobile”, déclare un représentant du designer de luminaires, de meubles et d’accessoires David Weeks, basé à New York. Imaginez le manque à gagner pour le designer dans ce cas où il s’agissait d’équiper sans doute des dizaines et possiblement des centaines de restaurants Starbucks avec ses lampes.
9) Acheter une copie d’un meuble design est un mauvais investissement
A part les bénéfices immédiats comme donner à votre salon un aspect tendant scandinave par exemple, en dépensant le moins possible, sur le moyen et le long terme, acheter une copie de meuble est un mauvais investissement financier.
Remplacement rapide à prévoir, aucune valeur marchande résiduelle permettant la revente si encore en bonne condition, favorisation du pillage des droits d’auteur par des fabricants sans scrupules, contribution aux réseaux d’exploitation des travailleurs, pollution accrue, etc.
10 astuces pour reconnaître une copie, contrefaçon ou imitation d’un meuble design
1) Le prix d’un meuble design authentique
Vous trouverez des prix très différents pour un même meuble. Avec l’internet, les recherches et les comparaisons de prix sont de plus en plus faciles à réaliser, sans devoir se déplacer.
L’éventail de prix et surtout les énormes différences de prix du plus cher au moins cher devraient vous alerter.
Les bas prix attirent la plus grande partie des consommateurs qui souhaitent un intérieur prestigieux sans avoir le budget nécessaire. C’est donc un choix pragmatique. Demandez-vous où vous vous situez dans cette démarche et si vous optez pour un produit original, le prix sera certainement au-dessus des copies et des imitations. Les contrefaçons par contre, en essayant de passer pour un produit authentique, seront plus chères et pourront avoisiner ou égaler le prix d’une version authentique.
La qualité et la conception d’un meuble impose des choix ayant un effet immédiat sur le prix du meuble. N’attendez pas un meuble de qualité haut de gamme en payant le prix d’un meuble jetable.
2) Attention aux démarques et aux remises irrésistibles
Faire du discount avec un véritable meuble de luxe n’est pas commun et cette pratique est proscrite par les marques à leurs revendeurs officiels.
Très souvent, il s’agira soit d’un meuble copié à bas prix ou voir même d’une arnaque tout simplement (où vous ne recevrez même pas de meuble, copié ou non).
Un vendeur qui vous propose un meuble authentique d’un designer connu à -40%, cela devrait vous faire vous poser des questions sur son opération commerciale (dumping, copies, etc.).
Prenons comme exemple la chaise Wishbone de Hans J. Wegner. Ce créateur et designer est décédé à l’âge de 92 ans, le 26 janvier 2007. La loi européenne sur la propriété intellectuelle protège les ayant-droit (ses héritiers et le fabricant Carl Hansen & Søn) contre la commercialisation de copies et d’imitations. Dans la pratique, cette chaise iconique est copiée à outrance et, ces versions bas de gamme sont facilement accessibles sur le net.
3) Les étiquettes et autres inscriptions sur le meuble
Un meuble design authentique comportera plusieurs signes extérieurs qui vous révèleront sa provenance et son authenticité.
Le fabricant apposera quelque part sur le produit une étiquette ou une inscription (gravure, etc.) permettant de l’identifier, le plus souvent avec un logo. Les contrefaçons tenteront d’imiter ces signes externes mais le feront très souvent de manière maladroite.
Un meuble design destiné aux collectionneurs comportera souvent un numéro de série (surtout dans le cas de séries limitées) et vous sera livré avec un certificat d’authenticité.
Même les manuels d’installation et les notices de montage pourraient vous apporter des indices sur l’authenticité du meuble.
N’hésitez pas à contacter le fabricant lui-même pour lui poser des questions sur l’authenticité du meuble en fonction des caractéristiques que vous apercevrez.
4) La réputation du revendeur
Aujourd’hui, se proclamer revendeur de mobilier authentique sur internet peut se faire rapidement et facilement. Vous êtes libres de confirmer auprès du fabricant du meuble que le revendeur en question est bien autorisé à distribuer ce mobilier original. Les marques de luxe ne laissent pas n’importe qui promouvoir et vendre leur mobilier et ils connaissent parfaitement les acteurs autorisés à revendre leurs produits.
Les avis d’autres clients sur un revendeur vous éclaireront sur la qualité et durabilité des produits qu’il propose.
Lisez attentivement les informations légales quant au lieu d’établissement du revendeur. Pour un meuble de luxe authentique, il est toujours préférable de vous adresser à un revendeur français afin de pouvoir exercer vos droits par la suite sans avoir à saisir des juridictions étrangères. Il en va de même pour faire respecter les conditions générales de vente, votre droit de rétractation et la sécurité de vos moyens de paiement, un revendeur national sera toujours plus enclin à vous écouter pour éviter d’être saisi au Tribunal du Commerce en France.
5) Le lieu où se trouve la plateforme de vente
Les marques qui distribuent officiellement des meubles de luxe sont triées sur le volet par les fabricants et les détenteurs des droits d’auteur. Il s’agit de maintenir et de respecter le prestige du produit.
Si vous trouvez un meuble de luxe en vente sur des plateformes comme Facebook marketplace, Instagram, Amazon, Ebay ou Etsy pour n’en citer que quelques-unes, sachez que ce n’est pas un canal de vente désirable pour l’immense majorité de revendeurs de mobilier authentique haut de gamme. Il pourrait pourtant s’agir d’une revente par un particulier d’un meuble authentique dans certains cas mais si le profil du vendeur est celui d’un professionnel qui vous le propose comme neuf, c’est improbable que ce soit une pièce authentique.
Meubles copiés sur Instagram
Meubles copiés sur Facebook
Meubles copiés sur X (anciennement Twitter)
Meubles copiés en vente sur Amazon
Meubles copiés en vente sur Etsy
Meubles copiés et vendus sur Alibaba
Meubles copiés et vendus sur des plateformes d’e-commerce
6) L’origine du produit, le lieu de fabrication
Le pays de fabrication pourra vous donner une indication sur l’authenticité du produit. Il ne faut pas penser que tout ce qui sort de Chine est une copie, de nombreuses marques de luxe (en maroquinerie notamment) ont des sous-traitants en Chine qui produisent sous une supervision active et quotidienne de la marque afin de réaliser des produits en accord avec les exigences de ces marques. Cela dit, dans l’édition et la fabrication de mobilier authentique, des fabricants exotiques sont beaucoup moins nombreux et l’origine vous alertera sans aucun doute.
En faisant quelques recherches simples vous pourrez trouver dans quel pays opère le fabricant et/ou le revendeur proposant des meubles copiés à bas prix.
Voici quelques comparaisons de copies et d’imitations de notre fauteuil SPIN à travers le monde:
Le modèle SPIN, que ce soit dans sa version chaise ou fauteuil, est amplement copié à travers le monde (Estonie, Espagne, Inde, Turquie, Ukraine, Philippines, Hong-Kong et en Grèce) et il existe un copieur/imitateur dans chaque continent quasiment (Océanie, Europe, Afrique et Asie).
La version chaise qui avait été copiée par un fabricant espagnol a été retirée de leur catalogue après une plainte du service juridique de notre partenaire autrichien. Il est rare que les copieurs et imitateurs prêtent attention aux sommations de la part des acteurs officiels mais dans ce cas, s’agissant d’un pays de l’UE, la réaction fut rapide et positive de leur part.
7) Examinez avec soin chaque détail du meuble que vous envisagez d’acheter
Le diable est dans les détails…et il est, cette fois, votre allié.
Les copies comportent des raccourcis pour faire des économies ou tout simplement parce que le fabricant illégitime ne maîtrise pas les techniques ni le savoir-faire requis pour réaliser un meuble haut de gamme.
Les parties métalliques sont très parlantes car les points de soudure permettent rapidement d’identifier un meuble bas de gamme. Produire un meuble de luxe comporte une phase de polissage et de ponçage des points de soudure afin de les rendre impeccables et sans traces. Pour cela, des techniques de production de pointe et un savoir-faire basé sur une très longue expérience sont nécessaires.
Là ou un meuble authentique comportera un accoudoir en métal ou en bois dont la construction est fluide (sans points de jonction visibles, avec une courbe parfaite et symétrique, etc.), une réplique de ce meuble comportera des jonctions abruptes et peu élégantes et fort visibles (bois jointé, joints en queue d’aronde, etc.). C’est une question de savoir-faire et de compétences techniques évidente à l’œil nu pour celui qui sait où regarder.
Il en va de même pour les coutures (cuir et tissus) et autres endroits où la précision et la rigueur du fabricant sont clairement exposés et les manquements d’un copieur de mobilier sont manifestes.
8) Examinez la qualité des matériaux
Le type de métal ou de bois utilisés et la qualité des tissus sont des paramètres qui pourront vous éclairer sur la qualité du meuble.
Une pièce authentique qui est réalisée en bronze pourra être imitée avec de nombreux matériaux qui reproduisent le même effet visuel sans être aussi coûteux.
Les composants métalliques (vis, systèmes de fixation, etc.) auront un poids, une épaisseur et une solidité très différentes entre un meuble original et une copie. Des éléments métalliques bas de gamme se déformeront et casseront plus facilement. L’aluminium ou l’acier inox pourront être remplacés par des métaux moins chers qui présenteront des traces d’oxydation rapidement.
Un tissu haut de gamme aura une performance aux tests de Martindale (abrasion) et aux tests de boulochage (“pilling test” en anglais) bien plus élevée que pourra l’avoir un tissu bas de gamme utilisé pour une meuble copié. Si le revendeur ne peut vous fournir les caractéristiques ni les performances des revêtements de votre meuble, il commercialise sans doute un meuble non authentique et de provenance douteuse.
9) Après le corps, examinez ses pieds
Vérifier les pieds (chaises, tables, canapés, etc.) est une démarche localisée et séparée qu’il faut réaliser en se détachant de l’image générale du meuble.
Très souvent on évalue un meuble en le regardant de loin afin de l’apprécier dans son ensemble. Plongez-vous dans chaque détails des pieds ou de la base de votre meuble. Ces éléments si importants sont souvent beaucoup plus complexes que l’on ne le pense. La différence de compétences techniques d’un fabricant bas de gamme devraient vous sauter aux yeux.
10) Vérifiez les dimensions et les proportions
Obtenez les côtes du meuble original et contrastez-les avec le meuble d’imitation. Très souvent les proportions et les dimensions originales ne sont pas respectées.
Acheter des meubles originaux, un pari pour l’avenir du design
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