Table des matières
- FAST FURNITURE, qu’est-ce que c’est et quels en sont les impacts pour vous et notre planète ?
- 1) Fast-Furniture : c’est quoi ?
- 2) Les différentes dimensions du Fast-Furniture
- 3) D’autres phénomènes similaires et « fast » :
- 4) Pourquoi les ventes de la fast-furniture ont explosé ces dernières années ?
- 5) Quels sont les conséquences de la prolifération de la fast-furniture ?
- Fast furniture et la sécurité des enfants
- Conditions de travail et santé des travailleurs dans l’industrie Fast Furniture
- 6) Fast-furniture et l’environnement
- La déforestation causée par la production de meubles rapides
- L’utilisation prépondérante de plastique
- Une consommation abusive d’eau pour fabriquer un meuble rapide
- Lors de la fabrication du meuble ou de ses composants
- Le transport de mobilier fast furniture
- Un mobilier peu « réparable » destiné à encombrer les décharges
- 7) Impact sur la santé des consommateurs
- 8) Qu’est qui n’est pas du FAST FURNITURE ?
- 9) Que peut-on faire contre le phénomène de FAST FURNITURE ? Quelles solutions ?
- Acheter moins de manière impulsive
- Choisir des produits haut de gamme
- Choisir des meubles éco-durables
- Choisir des acteurs responsables au niveau écologie et social
- Soyez cohérents dans votre prise de position et vos décisions
- Recycler les matériaux et les meubles
- Créer des filières spécifiques pour le recyclage et la valorisation des meubles usagés
- Location de mobilier
- Prendre soin de son meuble
- Acheter des produits réalisés à proximité plutôt qu’à l’autre bout du monde
- Le slow fashion
- Le slow furniture
- Le slow design
- Fair fashion
- Fair design
- Design circulaire
FAST FURNITURE, qu’est-ce que c’est et quels en sont les impacts pour vous et notre planète ?
1) Fast-Furniture : c’est quoi ?
L’utilisation du terme anglophone « fast », qui signifie rapide, fait allusion à une série de caractéristiques que vous pourrez retrouver à travers tout objet ou typologie d’objets de consommation désignés avec le préfixe « fast ». Il s’agit de produits de consommation rapide, leur élaboration et préparation se font à des rythmes soutenus, de manière industrielle et qui permettent une acquisition à bas prix ainsi qu’une consommation rapide.
Il s’agit d’un modèle économique qui est, en réalité, une source intarissable de produits « prêts à jeter » dont les conséquences néfastes au niveau environnementale et sociétaire se multiplient à chaque maillon de la chaîne de fabrication, de distribution, de consommation et du traitement des déchets dérivés.
Pendant très longtemps et encore aujourd’hui, l’industrie de la mode se trouve aux premiers rangs des industries les plus polluantes du monde. Le concept de « fast fashion » ayant largement contribué à ce phénomène.
Nous pourrons découvrir dans cet article comment un phénomène pas si récent que cela mais, qui s’est largement amplifié au cours de la pandémie COVID 19, celui de la FAST FURNITURE, a propulsé l’industrie du mobilier dans son ensemble à une prise de conscience des effets négatifs de ce modèle de fabrication et de consommation.
Un meuble issu de la dynamique Fast Furniture n’est pas un meuble conçu et produit pour durer. Aboutir à un prix bas pour l’acheteur final reste la première priorité, au détriment de la qualité des matériaux et des composants et donc avec un impact négatif direct sur la durabilité et la longévité attendue de ce type de mobilier.
Il existe de nombreux exemples de marques mondialement connues qui inondent le marché du mobilier avec des meubles prêts à jeter, dont l’espérance de vie ne dépasse pas cinq ans (dans le meilleur des cas) et qui sont destinés à être rapidement remplacés par d’autres meubles à bas prix. De telles marques sont par exemple : IKEA, Wayfair, etc. Il est impensable de comparer un canapé haut de gamme d’un fabricant spécialisé dans le mobilier de luxe avec un canapé fast furniture provenant d’une enseigne grande-surface.
Deana McDonagh, professeur de design industriel à l’ University of Illinois, Urbana-Champaign, partageait son ressenti au sujet de la fast furniture : j’ai le même sentiment envers la fast-furniture qu’avec la fast-food, ce sont des meubles qui n’ont aucune histoire et qui sont totalement vides en termes de culture et de savoir-faire.
L’impact décelé sur le traitement des déchets domestiques dans plusieurs villes des États-Unis à conduit à une prise de conscience collective récente et des actions pour tenter corriger et diminuer les effets sur l’environnement de la fast furniture.
Les marques les plus polluantes font preuve d’initiatives qui vont dans le bon sens comme le système « Buyback and resell » de IKEA qui permet de revendre son ancien meuble qui serait alors remis en état et revendu ensuite par l’enseigne.
Nous verrons dans cet article comment l’objectif pour réduire les impacts négatifs de la fast furniture est très similaire à celui connu depuis un certain temps dans le domaine de la fast fashion : aboutir à un modèle économique circulaire dans lequel les déchets et les produits vieillissants sont revalorisés, l’utilisation de ressources et l’output des industriels font l’objet d’une réflexion sous le prisme de l’éco-durabilité, les acteurs des différents maillons de la chaîne de production/distribution agissent de concert pour minimiser les impacts sociaux et environnementaux de ce modèle de mobilier à très bas prix si prisé par les consommateurs.
Les meubles fast furniture copient les dernières tendances à la mode mais aussi des designs iconiques et intemporels. Si nous prenons comme exemple un modèle classique et intemporel du design scandinave, la Wishbone chair, imaginée en 1949 par le designer Hans J. Wegner et fabriquée sous license par Carl Hansen & Son au Danemark. Vous constaterez rapidement qu’il existe des revendeurs du produit authentique et des revendeurs qui proposent des pâles imitations à un prix nettement plus abordable, au point de rendre le produit “jetable”.
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1.1 Quelles sont les caractéristiques d’un meuble fast furniture ?
Un véritable reflet de notre société de consommation, c’est la vitesse (« fast ») qui prime au détriment de la qualité et de la durabilité. On recherche toujours à produire en plus grande quantité, plus rapidement et au plus bas prix afin de répondre à la demande des consommateurs qui en grande majorité raffolent de ce type de mobilier « fast », que ce soit une table de repas, un canapé ou un tabouret de bar.
Un indicateur rapide de la qualité d’un meuble est la qualité des matériaux et des composants utilisés dans sa fabrication. Un meuble rapide (fast furniture) est réalisé avec une priorité : un prix très bas. Les composants et matériaux sont donc de qualité inférieure et la durabilité et longévité du produit est sérieusement mise en question.
Comment reconnaître le fast-furniture ?
Voici des caractéristiques d’un meuble fast-furniture :
- Un meuble de ce type est souvent acheté de manière impulsive, la dimension prix bas primant sur la qualité du meuble. Au contraire, un achat d’un meuble haut de gamme vous conduira sans doute à vous documenter, à faire des recherches et à choisir avec soin, voir même tester le meuble avant de l’acheter.
- Production en masse avec accumulation de stocks destinés à la vente en masse, si besoin, liquidés au plus bas prix afin de faire place à la prochaine collection
- Utilisation de composants et de matériaux bas de gamme et peu durables pour réduire encore plus le prix.
- Les panneaux de particules se cachent sous la surface, couverts par des placages également de basse qualité (mélamine, etc.)
- Lieux de production peu réputés pour la protection des travailleurs pouvant impliquer le travail d’enfants, de femmes enceintes et un système peu valorisant (salaires, protection sociale et médicale) de la force de travail humaine utilisés.
- Utilisation de nombreux emballages avec peu de conscience écologique (matériaux non-recyclables.
- Circuit ouvert (contrairement à un mode circulaire) où les déchets et les produits eux-mêmes sont peu valorisés et destinés à saturer encore les systèmes de traitement des déchets existants.
- Un circuit logistique (transport routier, aérien, maritime, etc.) long et jonché d’intermédiaires et peu optimisé (en opposition avec une dynamique circulaire) avec une empreinte carbone significative et récurrente.
- Mobilier « prêt à jeter » dans sa conception, sa réalisation et sa consommation.
- Absence totale de matériaux recyclés ou sourcés durablement (certificat FSc pour le bois par exemple) dans la fabrication du meuble
1.2 Marques connues vendant de la fast furniture
Il est réducteur de ne nommer que quelques enseignes alors qu’une vaste majorité du mobilier visible sur le net est digne de la classification en tant que « fast furniture ».
Les consommateurs ont largement amorcé la même attitude envers leurs achat de mobilier que celle qui prévaut pour leurs achats de mode (habits et compléments) : la possibilité de consommer et de changer d’avis rapidement et de papillonner entre une offre et une autre parmi une multitude d’enseignes proposant des produits équivalents en termes de prix, design et de qualité.
Un meuble haut de gamme est généralement réalisé sur commande, le délai entre la confirmation d’une commande, la mise en production et la livraison finale chez le client peut varier de 4 à 12 semaines selon le fabricant. Le prix d’un meuble haut de gamme véritable ne permet pas un achat impulsif et peu raisonné. Les marques et enseignes proposant de la fast-furniture, afin de pouvoir se livrer à une guerre de prix sans relâche et une disponibilité immédiate de leurs meubles, utilisent des matériaux et des composants de qualité inférieure dont les panneaux de particules avec un placage bas de gamme. Les panneaux de particules sont moins robustes, se cassent plus facilement et sont plus difficiles à recycler, sans oublier qu’ils possèdent des propriétés cancérigènes. Le mobilier fast furniture, à moins d’être intégré dans un logique circulaire (consommation è recyclage et valorisation des déchets), est automatiquement à finir ses jours dans des décharges à travers tous les pays où ils sont vendus.
Quelles sont les marques fast furniture les plus connues ?
Ce sont des enseignes qui distribuent des meubles ou des marques qui fabriquent du mobilier produit en masse et qui n’est pas destiné en principe à durer au-delà d’une période de cinq ans et que nous retrouvons, après quelques années, dans toutes les décharges et dépotoirs d’ordures qui sont désormais saturées par une véritable avalanche de meubles à bas prix de tous types qui finissent dans les ordures et déchets ménagers.
A titre d’exemple, les noms les plus connus peuvent être cités :
- IKEA
- BUT
- WAYFAIR
- CDISCOUNT
- CONFORAMA
- CASTORAMA
- LA REDOUTE (AMPM)
- AMAZON
- RAKUTEN
- SKLUM
- MILIBOO
- AUCHAN
- CARREFOUR
- MATELPRO
2) Les différentes dimensions du Fast-Furniture
2.1 Fast-furniture est-ce un Mobilier éco-responsable ?
La réponse est clairement négative. Un tel modèle économique, qui base tout son intérêt pour le consommateur sur un prix très bas, ne peut s’acquitter de ses obligations sociales et environnementales.
L’utilisation de panneaux de particules avec des placages synthétiques (mélamine, etc.) implique un usage d’urée formaldéhyde (UF, polyvinyl acetate, emulsion polymer isocyanate (EPI), melamine urea formaldehyde (MUF) et phenol resorcinol formaldehyde) est un notoire cancérigène humain. Les travailleurs dans les usines de meubles fast furniture y sont exposés, souvent sans protections adaptées, le meuble véhiculera ce composant toxique jusqu’au moment de l’incinération du meuble en fin de vie, avec des émissions polluantes d’oxide d’azote (NOX) dans l’atmosphère.
Le cycle de vie très court d’un meuble fast furniture donne lieu à une pollution tous azimuts de l’environnement ainsi qu’à une saturation des systèmes de récupération et de traitement des déchets.
Les matériaux et les composants utilisés ne proviennent pas eux-mêmes d’une prodution éco-responsable. Le bois, s’il est utilisé, ne provient pas de plantations durables (certificat FSC).
2.2 Fast-furniture et mobilier haut de gamme, sont-ils compatibles ?
Un véritable meuble haut de gamme ou de luxe se situe à l’opposé du spectre en comparaison avec le mobilier fast-food.
Tout les différencie, découvrez notre analyse point-par-point.
Comment distinguer un meuble haut de gamme d’un meuble fast furniture ?
Voici comment différencier un meuble haut de gamme d’un meuble fast-furniture :
- Construit pour durer ou construit pour une utilisation rapide et peu prolongée ?
- Est-ce que les collections se succèdent de manière très rapide et ininterrompue ?
- Production à la commande ou production en grandes quantités ?
- Production en atelier ou production industrielle ?
- Le prix reflète-il la qualité du meuble ou vous semble-t ’il tout simplement irrésistible tellement qu’il est bas ?
- Composants de grande qualité qui sont robustes et durables ou composants fragiles et peu techniques ?
- Est-ce que le meuble semble solide, robuste au toucher et en raison de son poids ou est-il léger, peu solide et creux ?
- Est-ce que la sécurité des enfants a été pris en compte dans sa fabrication et dans les conseils d’installation et d’utilisation (en vous demandant de fixer une armoire ou une étagère au mur par exemple) ?
- Le meuble est-il livré monté ou devez-vous réaliser un grand nombre de tâches pour monter le meuble chez vous (IKEA est un parfait exemple) ?
- Utilisation de matériaux et essences nobles (bois massif) ou plutôt des matériaux bas de gamme (panneaux de particules, tissus synthétiques, etc.) ?
- Le fabricant est-il transparent sur son éco-responsabilité et ses efforts pour diminuer l’impact sur l’environnement généré par la fabrication et la distribution de ses meubles ?
- Les emballages sont-ils recyclables ?
- Quel type de SAV (service après-vente) pouvez vous espérer du fabricant ou distributeur ?
Tressage à la hâte laissant voir la structure métallique du meuble. | Les composants en acier inox sont sales et rayés. | Tressage de mauvaise qualité, ce type de résine ne durera pas longtemps. |
3) D’autres phénomènes similaires et « fast » :
Il existe de nombreux modèles économiques désignés comme étant « Fast », en voici quelques exemples les plus représentatifs de ces tendances fast (« fast trends »).
Fast Food
Sans doute le premier à donner son nom au concept de « Fast »,
Manger du « fast food » est inéluctablement synonyme d’une alimentation trop grasse, trop salée (ou trop sucrée) et trop calorique dont les effets négatifs sur notre santé sont connus depuis bien longtemps. De nouvelles études ont également démontré les effets nocifs des aliments ultra-transformés (« ultra-processed food ») sur l’évolution de la santé mentale et cardiovasculaire des humains, notamment au niveau de l’Alzheimer (dont la démence sénile) et autres maladies cognitives. Il apparaît que ces aliments ultra-transformés contribueraient également au développement du cancer colo-rectal (« colon cancer »).
Les menus « fast food » contiennent de nombreux aliments ultra-transformés dont les sodas et boissons gazeuses, les frites, les desserts, les sauces, etc.
Comment reconnaître le fast-food ?
Afin de reconnaître un aliment ultra-transformé, voici quelques caractéristiques :
- Farines raffinées
- Sucres raffinés (sirop de maïs à haute teneur en fructose ou en édulcorants artificiels)
- Huiles raffinées (gras trans | acide gras trans (AGT))
- Colorants artificiels
- Ingrédients artificiels
- Conservateurs
- Additifs
- Numéros E
Quelles sont les marques fast food les plus connues ?
Les marques les plus connues ont pignon sur rue dans toutes nos villes :
- Mc Donald’s
- KFC,
- Burguer King
- Pizza Hut
- Quick
- Subway
- Big Fernand
- Mezzo di Pasta
- Pomme de pain
- Nabab
Fast Fashion
Dans un passé pas si lointain, les vêtements étaient achetés pour un usage sur la durée, certains étant même transmis d’un frère ou sœur au plus jeune de la famille.
Les achats de vêtements s’effectuaient en suivant une tendance saisonnière (changement de méteo) ou lorsqu’une personne avait grandie et avait besoin de vêtements plus grands.
Depuis l’apparition de collections éphémères qui se succèdent à un rythme effréné, le tout à des prix défiant toute concurrence, la perception du geste d’acheter des vêtements s’est profondément transformé. Les consommateurs raffolaient de t-shirts à 5 euros sans se poser des questions sur le véritable coût d’un tel modèle. Ce n’est qu’en 2013 avec l’effondrement du Rana Plaza clothing complex (un lieu de fabrication de ces vêtements à bas prix) au Bangladesh et la mort de plus de 1.000 travailleurs que la société occidentale a été sensibilisée aux véritables conditions de production de ce qu’on a commencé ensuite à appeler « fast fashion ».
Nous pouvons définir le phénomène du fast fashion comme étant un mode de production et commercialisation d’habits reflétant les fernières tendances de la mode, réalisés à bas coût et vendus à prix discount.
Les tendances (couleurs, formes, etc.) sont empruntées aux passerelles de mode et aux idées proposées par les nombreux influenceurs (présents sur youtube, tiktok, instagram, facebook, etc.) et par les célébrités suivies par des millions de followers.
Ce qui prime est de fournir le marché de consommateurs avec de nouvelles collections qui reflètent les dernières tendances à la mode. L’idée comme quoi ce serait un « faux pas vestimentaire » d’utiliser de manière répété les mêmes habits est désormais profondément ancrée dans les esprits des consommateurs qui sont motivés par des achats fréquents afin de porter les dernières tendances à la mode.
Selon une étude de la Fondation Ellen Macarthur en 2017, l’équivalent d’un camion poubelle remplis à ras-bord de vêtement est incinéré ou versé dans une décharge aux États-Unis, CHAQUE SEGONDE.
En 2022, Le secteur de l’habillement, dans son ensemble, produit 92 millions de tonnes de déchets textiles et consomme 93 milliards de m³ d’eau chaque année.
Comment reconnaître une marque fast-fashion ?
Ces questions vous permettront de reconnaître une marque fast fashion :
- Est-ce que les modèles proposés ont été mise en vente très rapidement après l’apparition nouvelle tendance inspirée des passerelles de mode, des influenceurs ou d’une célébrité ?
- Est-ce que les prix proposés vous semblent réalistes et compatibles avec un produit de qualité ?
- S’agit-il d’un vêtement jetable ou remplaçable rapidement ?
- Est-ce que leurs vêtements sont produits dans des usines énormes ou avec un système de sous-traitance impliquant un grand nombre d’ouvriers et de travailleurs où les salaires ne sont pas décents et les travailleurs vivent dans la précarité ?
- Est-ce que la marque est transparente avec vous au niveau des conditions de fabrication (travail, environnement, responsabilité sociale, etc.) de ses collections ?
- Avez-vous la sensation d’être poussé(e) à l’achat en raison d’un message de disponibilité limitée ?
- Est-ce que les vêtements sont réalisés avec des matériaux de faible qualité (très souvent synthétiques), qui sont peu durables et souvent très polluants ?
- Que fait cette marque ou distributeur avec les vêtements invendus ou retournés par leurs clients ? Sont-ils recyclés ou donnés à la charité ? Souvent la réponse est non, ils sont tout simplement incinérés…
Quelles sont les marques fast fashion les plus connues ?
- Zara
- H&M
- UNIQLO
- GAP
- Forever 21
- Topshop
- Pull and Bear
- Massimo Dutti
- Bershka
- Stradivarius
- Oysho
- Décathlon
- Urban Outfitters
- United Colors of Benetton
- Nike
- Adidas
Vous remarquerez que le concept de fast-fashion s’applique aussi au domaine du sport et plus particulièrement dans l’habillement des sportifs.
Fast Design
Ce terme regroupe souvent les objets de décoration d’intérieur et d’ameublement mais pas exclusivement.
Il s’agit d’objets de décoration (bougies, sculptures, tableaux, panneaux muraux, tapis, etc.) qui sont achetés de manière impulsive car le prix bas du produit permet de consommer sans trop y réfléchir. Si le produit ne convient pas, il est retourné ou mis à la benne sans se demander quel impact cela pourrait avoir pour notre environnement en commençant par la saturation des décharges des systèmes de traitement d’ordures.
La prolifération d’influencers et les nouvelles techniques de marketing social (réseaux sociaux) ont donné lieu à la création de nouvelles tendances, très souvent de manière artificielle (une célébrité ou un influencer étant payé pour créer le buzz (marketing viral) autour d’un produit de décoration. Les belles images que partagent célébrités et influenceurs sur leurs comptes sociaux (Youtube, Instagram, Facebook, TikTok, etc.) suscitent l’envie irrésistible chez leurs followers de posséder les mêmes objets.
Nous verrons plus bas, les impacts de la pandémie COVID19 sur la fast-furniture, ce phénomène s’est largement répandu également au niveau de la décoration d’intérieur. Le confinement forcé a prédisposé de nombreux consommateurs à se ruer sur les offres alléchantes disponibles en ligne d’objets de décoration et d’amélioration de leur intérieur.
4) Pourquoi les ventes de la fast-furniture ont explosé ces dernières années ?
La pandémie COVID et l’explosion des ventes
La pandémie COVID 19 et le confinement qui nous a forcé à rester cloîtrés chez nous a été un catalyseur pour l’explosion de la consommation de fast furniture. Restant des heures et des jours de suite chez soi, les consommateurs ont passé beaucoup de temps à s’occuper de leur décoration d’intérieur et à acheter du mobilier pour améliorer leur confort et l’esthétique de leur demeure.
Les réseaux sociaux et les enseignes de vente en ligne ont connu un essor incomparable lors de la pandémie en comparaison avec d’autres périodes. Deux secteurs ont particulièrement connu une activité énorme : le bricolage ainsi que l’ameublement et la décoration d’intérieur.
Pour y travailler (télétravail), pour y vivre pendant le confinement, pour cuisiner, se détendre, etc., les consommateurs ont aménagé leur espace intérieur en profitant des offres en ligne.
Il est intéressant de constater que l’engouement pour les meubles fast furniture à cette époque n’ont pas été l’exclusivité de consommateurs recherchant des produits à bas prix, l’autre dimension du concept fast furniture est celui d’un meuble disponible rapidement, donc disponible en grandes quantités et stocké proche des clients finaux. Des architectes et des décorateurs d’intérieur qui travaillent habituellement dans le domaine du luxe et de l’ameublement haut de gamme ont connu des problèmes liés au manque de disponibilité du mobilier et des objets de décoration haut de gamme qu’ils utilisaient dans leurs projets. L’incidence de la pandémie a été très négative en ce qui concerne la présence des travailleurs du secteur du meuble, les goulots d’étranglement au niveau du transport international et le manque de disponibilité de composants techniques. Le délai de fabrication et de livraison d’un meuble réalisé sur mesure ou à la commande s’est retrouvé considérablement allongé. Ce manque de disponibilité du mobilier haut de gamme pendant la pandémie les a obligés à repenser leurs propositions et se retourner vers des enseignes fast furniture afin de ne pas retarder leurs projets en cours lors de cette période.
5) Quels sont les conséquences de la prolifération de la fast-furniture ?
Fast furniture et la sécurité des enfants
Commençons par une statistique qui fait froid dans le dos.
En 2021, L’agence de protection du consommateur aux États-Unis, la « U.S. Consumer Product Safety Commission (CPSC) » a déterminé que toutes les 60 minutes, aux USA, un enfant arrive aux urgences hospitalières suite à une chute d’un ou d’une partie d’un meuble. Le problème est encore plus grave en tenant compte de ces détails :
- 91% de ces incidents ont lieu dans un domicile privé
- Lorsqu’un meuble tombe sur un enfant, les conséquences sont beaucoup plus souvent fatales que pour un adulte puisque 82% des morts suite à une chute de mobilier correspondent à des enfants
- En moyenne, 2 à trois enfants meurent chaque mois suite à une chute d’une télévision, d’un meuble ou d’un électroménager
Un meuble qui tombe sur un enfant peut causer diverses blessures – traumatismes crâniens, contusions, lacérations et fractures – voire la mort. Le pire étant que ces accidents sont souvent évitables.
Ancrer un meuble au sol ou contre un mur est une précaution que nombreux consommateurs considèrent inutile car cela ne se faisait pas avec les meubles d’antan qui étaient lourds, robustes et stables sur leurs pieds.
Les étagères et autres meubles d’une certaine hauteur issues de la fast-furniture sont légères, souvent à assembler soi-même avec un risque de manque de stabilité ensuite. La production et emballage de la fast furniture en « flat pack » (colis plat)- et « knock-down »(meuble non-monté) afin de remplir au maximum le conteneur maritime ou le camion) sont des impératifs pour toujours et encore réduire le prix du produit.
La légèreté du produit et l’assemblage nécessaire par le client sont souvent à l’origine des accidents dont sont souvent victimes nos enfants. On ne parle presque jamais de l’intérêt d’ancrer un meuble contre le mur ou au sol.
Une table mal conçue (périmètre de prise au sol et de fixation en comparaison avec la taille du plateau) ou un plateau de table mal fixé peut facilement basculer lorsqu’un enfant joue sans se rendre compte du danger.
Un meuble haut de gamme par contre, est réalisé avec des composants durables et lourds (bois massif contre panneaux à particules par exemple) qui le rendent plus stable, il est souvent livré monté et il est destiné à durer toute une vie, voir plusieurs générations. Il sera moins facile pour un enfant de faire basculer par inadvertance un meuble de ce type.
La plupart des accident sont donc souvent évitables et le CPSC a créé Anchor It! Une campagne de sensibilisation des parents au danger que représente la chute de meubles pour leurs enfants. Plus précisément, Anchor It! encourage les consommateurs à acheter des meubles solides, à sécuriser les meubles et les téléviseurs les plus lourds et à acheter du matériel anti-basculement s’il n’est pas inclus avec le produit.
Conditions de travail et santé des travailleurs dans l’industrie Fast Furniture
Les travailleurs dans les filières « FAST », que ce soit fast-fashion ou fast-furniture vivent quasi-systématiquement une réalité et des conditions de vie atroces.
Si les consommateurs de ces produits pouvaient prendre pleinement conscience de la réalité des « esclaves du fast », nous pourrions espérer une plus grande responsabilisation des enseignes fast furniture et fast fashion. Encore faudrait-il que le consommateur des pays développés ressente une véritable compassion et solidarité avec l’ouvrier d’un pays en voie de développement, ce qui n’est pas toujours le cas d’un public jeune et motivé par les choix de l’influencer qu’ils admirent et mimétisent.
Afin de répondre à l’impératif d’un prix extrêmement bas, ils sont les véritables victimes de ces modèles économiques. Mal payés, travaillant dans des conditions sanitaires, d’hygiène et de sécurité déplorables, les catastrophes industrielles ayant causé des centaines de morts dans des ateliers ou des usines à l’autre bout du monde se succèdent au fil des années.
Le travail d’enfants et de femmes enceintes et de manière générale l’exploitation quasi-médiévale des personnes travaillant dans l’industrie de la fast furniture ou fast fashion, les transforme en véritables esclaves au service des goûts des consommateurs et des entreprises qui propagent ces modèles.
Un exemple très significatif, l’utilisation massive de panneaux de particules (appelés aussi « aggloméré » ou « aggloméré de bois »). Ces panneaux sont réalisés en liant des copeaux provenant du broyage de divers déchets en bois (sciure, dalles, lattes, etc.) avec une résine. Afin d’obtenir une forme en planche, la masse de copeaux et la résine sont pressées à chaud. Les vapeurs produites par ces différentes opérations contiennent du formaldéhyde (présent dans la résine servant de liant). Cette substance est extrêmement toxique et cancérigène pour l’être humain. Les ouvriers étant peu protégés, sont les premières victimes de cette production bas de gamme.
La toxicité de cette substance, formaldéhyde, peut aussi avoir un impact sur les utilisateurs finaux comme nous le verrons dans le paragraphe suivant.
6) Fast-furniture et l’environnement
Pollution de l’environnement par la fast furniture
La déforestation causée par la production de meubles rapides
L’industrie du meuble rapide ne se soucie pas de replanter des arbres pour remplacer ceux qui ont été abattus pour assouvir sa soif de ce matériau naturel précieux. On compte jusqu’à 7 milliards d’arbres abattus chaque année qui ne sont pas remplacés.
L’utilisation prépondérante de plastique
Les composants des meubles d’antan réalisés dans des matériaux durables et non-nocifs pour la santé ont été remplacés massivement par des matériaux à base de plastique, bien moins chers.
Le plastique met des années à se décomposer et peut libérer des microplastiques/microfibres et des produits chimiques nocifs dans l’environnement pendant le processus de décomposition.
L’impact d’une utilisation massive de plastique dans la production de meubles rapides et son impact sur l’environnement est un sujet de préoccupation au quotidien pour toute la communauté mondiale.
Une consommation abusive d’eau pour fabriquer un meuble rapide
Avec l’utilisation prépondérant de plastique dans la fabrication d’un meuble bas de gamme fast furniture, il faut noter que la production de plastique est très intense en utilisation d’eau. Il faut en effet, jusqu’à 84 litres d’eau pour produire 450 grammes de plastique, ce ratio est ahurissant.
Si le meuble rapide est en tissu, c’est le processus de teinture qui est très gourmand en eau. Il en va de même pour le tannage des peaux utilisés dans les revêtements en cuir.
Lors de la fabrication du meuble ou de ses composants
Il n’y a pas que les effets toxiques et polluants de la formaldéhyde, un composant chimique utilisé dans la fabrication de panneaux de particules qui peuvent être cités comme polluants ou toxiques.
Les travailleurs de l’industrie de la fast furniture vivent quasi systématiquement dans des pays peu développés et leurs conditions de travail ne tiennent pas compte de la toxicité des produits auxquels ils sont exposés (manipulation, inhalation, etc.).
Les tissus, cuirs (peaux) et autres revêtements utilisés dans la fabrication de meubles bas de gamme ou fast sont souvent réalisés avec des matériaux de mauvaise qualité qui sont teintés ou tannés et traités avec des produits chimiques toxiques pour l’environement. Très souvent les tanneries et usines textiles à l’autre bout du monde se contentent de verser les déchets industriels de leur production directement dans les rivières et les cours d’eau à proximité. Il n’est donc pas étonnant de découvrir l’impact sur la faune et la flore jusqu’à dans les océans, très lointains des usines de production de mobilier fast furniture.
Le transport de mobilier fast furniture
Étant produits dans des pays ou la main d’œuvre est payée à très bas prix, les meubles fast furniture doivent ensuite entamer une très longue route (souvent maritime) jusqu’aux continents où se trouvent les clients finaux. Se suivent alors des transports par camion, un stockage et une manutention en entrepôt, un passage à travers les maillons logistiques différents jusqu’à lors livraison chez le client final.
L’empreinte carbone (émission de dioxyde de carbone) de cette chaîne logistique est tout aussi importante que l’empreinte propre aux conditions de production du mobilier.
Un mobilier peu « réparable » destiné à encombrer les décharges
Le fast furniture n’étant pas construit pour durer, il se retrouve très vite aux encombrants ou tout simplement dans les décharges d’ordure. On y retrouve des chaises avec un pied manquant ou des meubles avec un dégât « cosmétique » car ils sont peu résistants et fragiles.
Alors qu’il est tout à fait envisageable de poncer et réparer un meuble en bois massif, les meubles réalisés en panneaux de particules (« agglo ») et recouverts avec un placage (« stratifié » ou « mélaminé ») sont très difficiles à réparer et vu leur prix, on n’y pense même pas…
La EPA américaine (Environmental Protection Agency) estime à 9 millions de tonnes la quantité de mobilier mis à la benne aux États-Unis chaque année (il y a eu un pic notoire durant la pandémie bien au-delà de ce chiffre, dépassant les 12 millions de tonnes). Ces déchets sont peu recyclables et finissent par être incinérés avec l’effet négatif des composants chimiques toxiques qu’ils contiennent.
7) Impact sur la santé des consommateurs
L’utilisation intensive de panneaux de particules
Le mobilier en panneaux de particules a vu le jour en 1940 aux États-Unis lorsqu’il a été produit pour répondre aux besoins des nombreux réfugiés
Aujourd’hui, les dommages causés aux panneaux de particules sur la santé sont un fait reconnu. En 1985, l’OMS a inscrit les composants chimiques contenus (formaldéhyde notamment) dans la résine utilisée dans la construction de panneaux de particules, dans la liste des substances cancérogènes.
La mousse de polyuréthane dans votre canapé fast furniture
Ne vous attendez pas à trouver du duvet ou des plumes d’oie ou de canard dans le rembourrage de votre canapé rapide à bas prix. Il est plus que probable que les assises de votre canapé soient rembourrées avec de la mousse de polyuréthane, qui est extrêmement toxique et peut libérer des COV (composés organiques volatils) dans votre maison.
Les retardateurs de flamme bromés (RFB)
Dans l’Union européenne (UE), l’utilisation de certains RFB est interdite ou limitée.
Les retardateurs de flamme bromés (RFB) sont des mélanges de produits chimiques utilisés dans la production industrielle de mobilier, afin de rendre les meubles moins facilement inflammables.
En anglais ils sont appelés PBDEs (polybrominated fire retardants).
Cependant, en raison de leur persistance dans l’environnement, il subsiste des inquiétudes concernant les risques que ces produits chimiques présentent pour la santé publique.
Il a été démontré que les RFBs ont un impact particulièrement néfaste sur la santé des enfants.
Les produits traités aux RFB, actuellement en cours d’utilisation ou sous forme de déchets, relâchent des substances qui s’infiltrent dans l’environnement et contaminent l’air, le sol et l’eau. Ces contaminants peuvent ensuite s’introduire dans la chaîne alimentaire, où ils sont présents principalement dans des aliments d’origine animale, tel que le poisson, la viande, le lait et les produits dérivés.
8) Qu’est qui n’est pas du FAST FURNITURE ?
Meubles d’antan
Ces meubles ont été réalisés pour la plupart avec soin et passion, utilisant des matériaux nobles et durables. Ces meubles étaient faits pour durer et être transmis de génération en génération. Un achat était un achat pour une vie dans l’esprit des consommateurs.
La valeur de ces meubles est encore plus importante quand nous prenons en compte les multiples possibilités qui nous permettent de leur redonner une nouvelle vie ou de changer leur aspect pour qu’il corresponde à nos goûts plus modernes.
Meubles écologiques
Meubles en fibres naturelles
Ces meubles sont réalisés souvent en matériaux naturels qui existent en grande abondance et qui parfois peuvent même être nuisibles pour les éco-systèmes où ils sont présente (c’est le cas de la jacinthe d’eau notamment). Ces meubles et le tressage des fibres est une activité à forte composante humaine mais cela ne signifie pas qu’ils puissent être réalisés de manière quasi-industrielle (en usine ou via la sous-traitance dans le domicile des travailleurs). Ils peuvent également être produits en avance et stockés en Europe. Il faut discerner entre un meuble en fibres naturelles tressées haut de gamme (avec une ossature robuste et des fibres de premier choix) et ceux qui sont bas de gamme dont l’espérance de vie est bien inférieure.
Selon la qualité des produits et leur mode de fabrication, il sera nécessaire d’analyser la chaîne de production et de commercialisation afin de déterminer s’ils sont des meubles rapides ou pas.
Meubles en matériaux recyclés
Ces meubles connaissent un essor de plus en plus important : meubles en carton recyclé, en plastique recyclé, etc. Étant donné que ce nouveau segment très spécifique est encore en phase de développement, nous ne pouvons pas parler d’un meuble rapide, tout le contraire, pour l’instant, les meubles recyclés font partie d’une des solutions préconisées pour contrecarrer les impacts négatifs des meubles rapides « fast furniture ».
Meubles de luxe et meubles haut de gamme
Par l’utilisation de matériaux nobles et de composants techniques et durables, le mobilier de luxe se démarque du phénomène fast furniture. Absence de stocks, production sur commande et matériaux certifiés durables (certificats FSC pour le bois par exemple) sont d’autres paramètres qui distinguent les meubles de luxe d’un meuble fast furniture.
Il est également possible de commander ces meubles de luxe et se faire livrer directement depuis le centre de production du fabricant, cela réduit considérablement l’empreinte carbone en comparaison avec les meubles rapides, produits en grandes quantités, acheminés vers différents entrepôts et qui suivent une longue chaîne logistique (manutention, transport, etc.) avant d’arriver dans le domicile du client final.
9) Que peut-on faire contre le phénomène de FAST FURNITURE ? Quelles solutions ?
Acheter moins de manière impulsive
Posez-vous les bonnes questions ? Est-ce qu’un meuble à un prix défiant toute concurrence vous semble pouvoir résister à l’épreuve du temps et l’usure ? Pensez-vous déménager et vous débarrasser de ces meubles rapides à bas prix ? Quels sont vos goûts propres et non pas ceux que l’on vous vend via les réseaux sociaux et les publicités ?
Choisir des produits haut de gamme
En achetant un meuble qui durera à travers plusieurs générations, il est clair que votre empreinte carbone sera largement inférieur que si vous achetiez du mobilier destiné à être remplacé après une ou deux années.
Faites des recherches, documentez-vous et comparez les enseignes. Si production sur commande et que le produits, ses composants et les matériaux utilisés sont robustes et de qualité, vous êtes sur la bonne voie.
En investissant dans un meuble que vous aimerez et garderez longtemps, vous réduirez votre empreinte carbone tout en apportant joie et personnalisation à votre demeure.
Choisir des meubles éco-durables
Préférez les meubles recyclés ou utilisant des matériaux recyclés, votre empreinte carbone sera déjà moins importante qu’avec un « meuble rapide ».
L’utilisation de matériaux naturels durables (abondants et avec peu ou pas d’empreinte carbone) dans la création de mobilier est une excellente initiative que vous soutiendrez en préférant ce type de mobilier.
Choisir des acteurs responsables au niveau écologie et social
- Exigez une transparence et une responsabilisation de la marque ou de l’enseigne à laquelle vous achèterez votre prochain meuble. Quelques critères de choix à retenir : un management éthique et humain de la force de travail, le support des minorités et des personnes en difficulté, des achats locaux de composants et matériaux pour favoriser les communautés locales, des emballages éco-durables, un plan de reprise et de valorisation de vos meubles en fin de vie, etc.
- Acheter chez des fabricants qui n’ont pas seulement une conscience écologique propre mais qui exigent que leurs partenaires, leurs fournisseurs de composants et de matériaux, leurs revendeurs, soient également éco-responsables. Il s’agit de viser une chaîne de création de valeur qui soit consciente et sensibilisée envers les bons gestes et les principes de l’éco-responsabilité et qui produit de véritables produits éco-responsables.
- Réduire les intermédiaires et livrer directement les clients depuis les usines de fabrication
Rien qu’en raison de leur immense chaîne logistique (production, transport, stockages multiples, livraison, etc.), les meubles fast furniture sont très nocifs pour l’environnement.
- Soyez cohérents dans votre prise de position écologique
Soyez cohérents dans votre prise de position et vos décisions
Ne faites pas partie de la grande majorité de consommateurs qui se déclarent éco-responsables, qui mangent des produits recommandés par les nouvelles tendances diététiques (quinoa, avocat, etc.), soutiennent certaines initiatives éco-durables dans leur mode de consommer mais qui au final, se laissent séduire par de très bas prix (vêtements, meubles, etc.) et finissent par faire tout le contraire de ce qu’ils prétendent à voix haute, en favorisant le business fast furniture.
A la date d’aujourd’hui, avec toutes les informations disponibles et diffusées par de multiples médias, les personnes consommant de la fast furniture sont sensibilisées aux choix de consommation durable mais ne le reflètent pas dans leurs achats de mobilier ou de mode.
- Fast-design
- Fast-food
Gros soucis dans le traitement des déchets dans l’espace urbain, application du concept de « pollueur payeur » avec McDO
- Fast-fashion
ZARA, collections qui se succédent et deviennent obsolètes en quelques mois
Recycler les matériaux et les meubles
De plus en plus de designers et de fabricants de meubles sont attirés par l’utilisation de matériaux recyclés dans leurs créations de mobilier.
Le résultat varie énormément, certains artistes ou designers aboutissent à de véritables chefs d’œuvre qui sont encore plus valorisés par cette dimension éco-durable et à contre-courant du phénomène fast-furniture.
Mobilier réalisé avec des matériaux recyclés ou récupérés
Un bel exemple est le travail du designer hollandais Piet Hein Eek qui a réalisé cette magnifique commode en utilisant des morceaux de bois récupérés:
Et voici un autre exemple du même designer qui montre comment créativité et matériaux naturels peuvent se combiner pour créer un meuble original:
Voici une vidéo en anglais qui illustre parfaitement la philosophie “slow furniture” du designer hollandais Piet Hein Eek.
UPCYCLING de mobilier
Dans ce cas, il s’agit de redonner vie à un meuble en le modifiant quelque peu ou en le rafraîchissant afin de lui redonner éclat et désirabilité. Il suffit d’un peu de créativité afin de redonner vie à un meuble ayant déjà servi.
Il peut s’agir d’une modification artistique (repeindre le plateau d’une vieille table ou le couvrir d’une mosaïque), de matériaux (retapisser un fauteuil par exemple), technique (ajouter des roulettes à une veille table basse).
L’histoire vécue par un meuble faisant l’objet d’un « upcycling » reste présente et donne de la valeur au meuble.
“With upcycling, you create a unique piece which has its own story,” said Ilori over email. “There’s a layering of meaning and history and you’re going to cherish that piece.”
Buying second-hand is one way to acquire good quality furniture without breaking the bank. But designers like Eek are also hoping that by working with robust, natural materials, they can create new furniture pieces that — while not as cheap as budget options — will be more cost-effective in the long term. “If you make something which lasts forever, then of course your carbon footprint is far less than pieces of furniture which are thrown away one or two years later,” he said. “For me, quality is one of the most important themes.”
Acheter du mobilier d’occasion
Il existe un nombre croissant de sites internet et de plateformes de vente facilement accessibles pour acheter du mobilier vintage (ancien), déjà utilisés (meubles d’occasion) et qui ont déjà une histoire réelle et un charme véritable en raison de leur vécu. Certains meubles de luxe sont devenus des objets de collection et si vous avez bien choisi votre meuble (designer, modèle, matériaux, etc.), il se pourrait que vous puissiez faire une excellente affaire en vendant votre canapé haut de gamme.
Créer des filières spécifiques pour le recyclage et la valorisation des meubles usagés
Que faire des meubles que vous ne voulez plus ?
Il existe dans certaines déchetteries (vous devrez y amener vous-mêmes votre meuble vétuste ou cassé ou sinon faire appel au service des encombrants de votre mairie), des bennes Mobilier où l’on peut déposer tout type de meuble qu’il soit en bois, en ferraille ou en plastique.
La filière Éco-mobilier
La filière Éco-mobilier a été crée par 24 distributeurs et fabricants de meubles français. Elle réunit donc les professionnels du meuble tout en se finançant via une éco-participation qui est ajouté au prix de tout meuble vendu en France. Cette filière vise à collecter trier et valoriser tous les meubles.
Il s’agit pour les acteurs de cette filière de répondre de manière structurée aux obligations de recyclage, d’enclencher une transition écologique et une conscience éco-durable tout en augmentant les moyens de recyclage et de valorisation des meubles usagés.
Longue vie aux objets et indice de réparabilité
Une initiative très intéressante est celle de l’ADEME (Agence de transition écologique) qui vise à proposer une plateforme permettant de facilite l’échange, la reprise et la réparation d’objets afin que les consommateurs acquièrent les bons gestes (réparer ou revendre au lieu de mettre à la poubelle).
Il existe une nouvelle notion très intéressante: l’indice de réparabilité. Apposé depuis début 2021 sur les ordinateurs portables, les lave-linges à hublot, les smartphones, les télévisions et les tondeuses à gazon électriques, l’indice de réparabilité permet de savoir si les appareils sont plus ou moins faciles à réparer.
Même si cet indice n’existe pas encore dans le domaine du mobilier, en ce qui concerne des produits courants (informatique, électroménager, etc.), acheter un produit avec un indice élevé, c’est réduire considérablement le risque de devoir le remplacer en cas de panne
Le site https://longuevieauxobjets.gouv.fr/ permet de concrétiser cette superbe initiative.
Où vont les meubles que vous ne voulez plus ?
Sans filière de valorisation, des canapés abandonnés sont simplement incinérés. Par contre, avec un système de collecte et de valorisation de mobilier à l’abandon, les canapés sont broyés pour servir de combustible dans les cimenteries, le plastique est recyclé en tuyaux, la mousse des matelas ou des assises peut être recyclé dans la construction de panneaux isolants ou des tatamis de judo.
Location de mobilier
Si vous prévoyez de déménager et que votre installation actuelle est temporaire, n’investissez pas en mobilier alors que vous savez que lors de tout déménagement, il faut souvent se séparer de mobilier trop difficile ou peu pratique à déménager. Les meubles fast-furniture, livrés démontés, ne supportent pas du tout d’être démontés pour être remontés ensuite lors d’un déménagement.
La solution de louer du mobilier de manière temporaire est tout à fait cohérente et réduira votre empreinte carbone en limitant les déchets et le besoin de produire une nouvelle pièce pour vous.
Prendre soin de son meuble
Un meuble, tout comme une voiture, a besoin d’être entretenu et utilisé avec soin. Lorsque vous achetez un meuble de luxe, vous en prendrez automatiquement grand soin alors qu’avec un meuble acheté pour quelques euros, le plus souvent, il sera traité avec indifférence car ses jours sont comptés dès que vous avez confirmé son achat.
Un meuble rapide ne possède pas une histoire ni une âme, vous le traiterez en conséquence, avec peu de considération et vous vous en débarrasserez sans hésiter, souvent sans mesurer l’impact sur l’environnement.
Acheter des produits réalisés à proximité plutôt qu’à l’autre bout du monde
Privilégiez les meubles produits localement (ou du moins dans le même continent), des fabricants qui sourcent leurs composants et matériaux parmi les fournisseurs locaux et toute initiative permettant de réduire les besoins en transport, emballages et énergie pour acheminer un produit depuis son lieu de production jusqu’au domicile du consommateur final.
Le slow fashion
Une définition simple du slow fashion serait qu’il est tout simplement le contraire du fast fashion.
L’approche retenue dans le slow fashion gravite autour d’un point focal, fabriquer des vêtements d’une manière durable.
Il s’agit ici de réduire aussi bien la production en masse que de réduire la consommation.
La première étape, à la portée de tout consommateur, est de s’assurer que vous avez bien besoin de nouveaux habits. Examiner sa garde-robe peut permettre de réparer facilement certains habits légèrement abîmés ou défectueux. Acheter des vêtements d’occasion est un excellent exemple également.
Allonger la vie de ses propres vêtements et de ceux des autres (achat d’occasion) permettent de réduire les deux volets production et consommation.
Lorsqu’il est question de s’acheter un nouveau vêtement, primez la qualité et la durabilité au lieu d’acheter de multiples vêtements et habits que vous utiliserez rarement avant de vous en débarrasser via votre poubelle.
Pensez à revendre les vêtements dont vous n’avez plus besoin ou simplement, donnez-les à des associations de charité afin que d’autres personnes puissent en profiter tout en rallongeant la vie de vos vêtements.
Comment identifier une marque slow fashion ?
Afin d’identifier une marque « slow fashion », voici quelques critères :
- Les vêtements sont réalisés avec des tissus de grande qualité qui sont également durables, comme le lin organique.
- Les habits sont plutôt intemporels que tendance et éphémères.
- Les produits sont vendus dans des petits magasins indépendants (accent sur l’économie locale) plutôt que dans des enseignes mondiales multi-sites et les grandes-surfaces.
- Les vêtements sont vendus et réalisés localement avec des matières premières obtenus à partir d’un réseau de fabricants locaux.
- Il n’y a pas une multiplicité de styles par collection. Les collections se comptent en deux ou trois maximum par an ou en une seule collection multi-saisons.
- Très souvent, le modèle de production à la commande est présent dans ce type de modèle d’affaires.
Le slow furniture
Il s’agit de créer un lien émotionnel entre le consommateur et le meuble qu’il achète. De manière automatique, ce consommateur aura moins tendance à se débarrasser de ce meuble, il en prendra soin, l’entretiendra et pensera même à le réparer en cas de besoin.
Le meuble devient un vecteur pour créer et revivre des moments mémorables et des souvenirs.
Le slow furniture se distingue aussi par l’attention portée sur l’aspect responsable, durable et écologique de tout le processus de fabrication et de mise en vente d’un meuble.
Matériaux et composants durables, un mode d’activité circulaire (reprise et réparation de meubles auprès de ses clients) sont des dimensions importantes de cette approche.
De nombreux designers ont adopté cette vision mais pour que le slow furniture devient un véritable facteur de changement, il faut que les fabricants de mobilier emboîtent le pas également en sourcant leurs matériaux et composants de manière responsable tout en ayant une vision d’un modèle d’économie circulaire à l’esprit dès la conception du produit au stade de modèle 3D. L’impact environnemental des emballages ainsi que les flux de transport doivent être considérés dès le moment où le design du produit est entamé.
Produire en moins grandes quantités serait bien entendu une action désirable mais qui nécessite un changement d’attitude des consommateurs.
Le slow design
Ce terme a été mis en avant en premier lieu par Alastair Fuad-Luke, universitaire anglais, qui a théorisé ce mouvement en 2004 en proposant aux designers de concevoir des objets slow design face à l’invasion d’objets déco standardisés, régis par les lois de la production.
Le slow design n’est pas spécifique à une catégorie de produits (mobilier, habillement, etc.).
Après l’apparition de slow furniture et slow food, le slow design est un concept qui est de plus en plus présent dans les esprits des designers, des fabricants et des revendeurs de tous types de produits.
C’est une attitude et une série d’initiatives pro-actives et éco-responsables, dès l’étape de la conception d’un produit quel qu’il soit.
L’accent est mis avant tout dans la qualité, une durée de vie plus longue que les produits fast et éphémères et une production plus pausée et réfléchie. Il s’agit également de mettre à l’honneur des matériaux dont l’approvisionnement se fait de manière responsable et de valoriser le savoir-faire des créateurs et le bien-être des consommateurs.
La designer Nada Debs lors de Design Miami 2022 a lancée une nouveau slogan de la génération de designers adeptes du slow design : “A phrase I always use is: ‘Slow is the new fast,'”: “Une phrase que j’utilise très souvent est slow est le nouveau fast. »
Cela veut dire que lorsque vous prenez votre temps pour réaliser quelque chose, vous en retirez un plus grand plaisir.
Fair fashion
Le fair fashion rejoint les idées du slow fashion en cherchant à « assainir » et « humaniser » le circuit de production du monde de la mode.
Derrière les couvertures et le glamour des magazines de mode se cache une réalité beaucoup moins brillante, celle des conditions des travailleurs en amont de l’industrie mondiale de la mode et du prêt à porter.
Il existe de nombreuses appellations : Fair Fashion. Eco-fashion. Ethical Fashion. Sustainable Fashion. Green Fashion. Responsible Fashion.
Il existe de nombreux axes de progrès pour aboutir à des salaires dignes et justes et à la mise en place de mesures de protection de la santé des travailleurs de la fast fashion.
Le fair fashion met cette préoccupation au centre de son modèle économique.
En tant que des consommateurs avertis et ayant accès à une multitude d’informations, le choix d’acheter de manière éthique reflètera ce que l’éco-responsabilité de l’achat durable signifient pour vous.
1. Conditions de travail au niveau de la santé et la sécurité des employés
Différents composants chimiques très toxiques sont contenu dans la résine utilisée pour donner une forme solide aux panneaux de particules (aggloméré). L’utilisation de panneaux de particules avec des placages synthétiques (mélamine, etc.) implique un usage d’urée formaldéhyde (UF, polyvinyl acetate, emulsion polymer isocyanate (EPI), melamine urea formaldehyde (MUF) et phenol resorcinol formaldehyde). Le formaldéhyde est un notoire cancérigène humain et lorsque la résine qui le contient est mélangée à des copeaux de bois pour produire des panneaux de particules (aggloméré), les substances chimiques sont présentes dans la vapeur dégagé par des machines qui travaillent à grande température avec de la vapeur d’eau pour presser et consolider les plaques.
De nombreuses autres matières premières ou composants chimiques utilisés dans les meubles bas de gamme sont absorbés involontairement par les travailleurs : les composés organiques volatiles qui émanent des mousses en polyuréthane (canapés et assise de fauteuils et chaises), ainsi que les retardateurs de flamme bromés qui sont appliqués sur le mobilier produit en usine fast furniture .
En ce qui concerne les consignes et pratiques de sécurité en usine où sont réalisés les meubles fast furniture, il ne faut pas se faire d’illusions. Aucune importance n’est donnée à la santé ou à l’intégrité du travailleur. Les équipements de protection sont inexistants ou rudimentaires et ne passeraient aucune validation s’ils étaient confrontés aux normes européennes. Les normes de protection contre les incendies sont tout aussi bancales et inutiles.
Il a fallu plusieurs drames où des travailleurs du fast furniture ou fast fashion ont péri par centaines avant que l’occident ne se rende compte de ce qui se passe en coulisses à l’autre bout du monde. Les marques de fast fashion qui étaient toutes clientes des usines où les différents drames se sont produits, demandent des moyen et des normes plus exigeantes mais ne s’impliquent pas de manière totalement responsable et solidaire des travailleurs.
Le pire drame a eu lieu au Rana Plaza au Bangladesh le 24 avril 2013, sans doute l’évènement le plus meurtrier dans une usine textile. 1.134 travailleurs y ont péri lorsque le bâtiment qui contenait jusqu’à cinq usines textiles différentes, s’est effondré. Au moment du drame, des vêtements y étaient fabriqués pour les marques : Zara (Inditex), Benetton, C&A, Carrefour, LPP, Primark, Joe Fresh (Loblaw), and Mango.
Les travailleurs et ouvriers dans les usines de meubles fast furniture y sont exposés, souvent sans protections adaptées, le meuble véhiculera ce composant toxique jusqu’au moment de l’incinération du meuble en fin de vie, avec des émissions polluantes d’oxide d’azote (NOX) dans l’atmosphère.
Le slow fashion s’oppose vigoureusement à cette situation, ce modèle impose et exige des conditions de travail acceptables et comparables à nos normes occidentales.
2. Des salaires dignes (Fair Pay)
Nous savons désormais que derrière les produits de mode à consommation rapide se trouve une large population de personnes réduites à l’état d’esclavage par les besoins des marques fast fashion.
Une vie dans une abjecte pauvreté et une lutte au quotidien pour survivre est la réalité quotidienne des travailleurs de la fast fashion, très souvent issus des populations analphabètes et sans autres moyens économiques des pays en voie de développement (Pakistan, Bangladesh) mais aussi en Inde et en Chine, deux pays qu’on ne pourra plus considérer comme étant en voie de développement d’ici quelques années. En 2021, la Chine était le pays le plus riche parmi tous ceux considérés officiellement comme étant en voie de développement par la banque mondiale, cela n’exclut pas l’existence de couches sociales vivant en-dessous du seuil de pauvreté.
Il est évident que les travailleurs de la fast fashion sont sous-payés et surtout peu valorisés au niveau de leurs compétences et leur savoir-faire.
Le slow fashion cherche à mettre en valeur les compétences culturelles locales ainsi que le savoir-faire des artisans et autre acteurs qui participent à la fabrication de meubles.
3. Interdiction du travail des enfants
Le slow fashion porte une attention particulière aux conditions des travailleurs et des enfants. Culturellement (mais surtout dans les couches pauvres de la société, par obligation de survie), il est commun de voir des enfant réaliser des tâches dures et répétitives. Les salaires sont tellement bas que tout membre d’une famille doit contribuer à gagner de l’argent dès son plus jeun âge.
Les usines textiles (fast fashiion) et de meubles (fast furniture) ne sont pas une exception.
Le fair fashion exige des contrôles réguliers par le biais de ce qu’on appelle un audit social et qui consiste à visiter de manière impromptue les installations de fabrication de leurs fournisseurs.
Il est pourtant difficile voir impossible de s’assurer qu’il n’y ait aucun enfant au travail dans la chaîne de production textile ou celle du meuble car souvent des unités familiales reçoivent des vêtements semi-finis dans leur maison et une fois qu’ils ont fini de travailler dessus, ces vêtement sont enlevés et ramenés en usine.
4. Préserver l’identité culturelle | Cultural Preservation
Le principe du slow fashion est d’avoir un impact positif à chacune des étapes de la production textile. Il s’agit notamment de préserver l’identité et les valeurs culturelles des travailleurs.
L’objectif ultime étant que la culture des travailleurs se reflète dans les produits qu’ils réalisent.
Fair design
On dit souvent que les déchets de l’un font le bonheur d’un autre. Un nombre croissant de designers utilisent les déchets privés ou industriels pour les incorporer dans leurs créations.
Tissus, plastiques, métaux et autres matériaux sont recyclés puis utilisés dans la fabrication de mobilier. Le processus de recyclage utilise une grande quantité d’énergie et son empreinte carbone est loin d’être neutre. Il est donc préférable d’utiliser des objets trouvés, sans les modifier ou sinon en les modifiant de manière créative et non-industrielle, afin de créer un nouveau produit avec un impact bénéfique en matière d’empreinte carbone.
Les véritables précurseurs et ambassadeurs du fair design utilisent des matériaux naturels ou industriels, déjà utilisés par le passé, sans les transformer si ce n’est qu’en faisant des retouches et des opérations non-énergivores pour les ré-habiliter (enlever la rouille, poncer, repeindre, découper et utiliser les morceaux, etc.).
Design circulaire
Le concept de design circulaire, prône un modèle économique dans lequel les produits sont réalisés sans aucun matériaux nouveau (« virgin material ») donc réalisés intégralement à partir de matériaux recyclés et dont le design et la conception ont comme priorité : une grande durabilité et un recyclage à 100% des matériaux et des emballages.
Un nombre grandissant d’enseignes de fast furniture annoncent en grandes pompes leur engagement dans un processus de mutation profonde des pratiques et des dérives propres à leur industrie. Il reste pour autant, essential de verifier et valider le sérieux et l’efficacité des mesures qu’ils annoncent. Il ne suffit pas de se déclarer éco-socialement responsable, encore faut-il le prouver avec des actions concrètes et efficaces.
IKEA s’est engagé à n’utiliser que des matériaux renouvelables ou recyclés dans tous leurs produits d’ici 2030. C’est un grand pas vers les préceptes du design circulaire et un sacré challenge pour cette société qui produit une grande proportion de ses gammes de meubles et accessoires déco, en Asie.
La même société, IKEA, a lancé en 2021 un programme d’échange et de reprise de mobilier (« Buy back and resell »), l’idée sous-jacente étant de redonner une nouvelle vie au meubles usagés ou de valoriser les déchets provenant du recyclage de ces meubles.
Les marques de mobilier haut de gamme mettent l’accent sur la durabilité et la longévité de leurs meubles. Désormais, ce message est attractif pour tout fabricant afin de s’insérer dans la mouvance de design circulaire.
La start-up WYE Design crée des produits en utilisant des matériaux recyclés et permet à ses clients de retourner leurs meubles usagés en recevant une compensation financière.
D’après l’auteur du livre “Wasted: When Trash Becomes Treasure” (Gâchés: quand les déchets deviennent des trésors), Katie Treggiden, il faut aller encore plus loin en conçevant (design) des produits avec une sensibilité aux questions environnementales, en proposant des solutions de réparation, reprise, revente et autres méthodes pour allonger tant que possible la vie de tout objet.